Classée au 12e rang mondial sur 15 pays étudiés par le dernier baromètre Edenred-Ipsos sur le bien-être au travail, la France semble avoir encore beaucoup à faire dans ce domaine. Pourtant plus de 2 salariés sur 3 estiment déjà que leur entreprise se débrouille plutôt bien en la matière. Etonnant pour une population réputée pour sa propension à se plaindre ? Etudions ce paradoxe par le prisme de son impact sur le marché de l’emploi.
L’émancipation par le travail ?
Malgré la pression, le stress, les collègues et le patron, nombre de salariés apprécient un travail qu’ils critiquent pourtant volontiers. Outil d’accomplissement personnel voire d’émancipation, l’emploi fait néanmoins face à un renversement de paradigme.
Progressivement détaché de la notion de sacrifice ou de simple moyen pour accéder à d’autres choses de la vie, il est de plus en plus considéré comme une source d’épanouissement potentiel. On ne veut plus seulement travailler pour être heureux, on veut être heureux au travail.
Le bien-être au bureau : un nouveau critère de différenciation
Infrastructures, aménagements, services, avantages annexes… voilà donc les nouveaux leviers du recrutement et de la fidélisation des talents. Trouver de bons collaborateurs coûte cher et prend du temps. L’engagement des salariés et des futurs salariés devient une question clé pour les entreprises.
Ambiance, flexibilité et reconnaissance sont autant d’éléments déterminants dans le choix d’un nouveau job ou dans la décision de quitter un poste qui ne convient plus.
Dorénavant, les sociétés qui recrutent ont tout intérêt à peaufiner leur CV pour séduire les candidats. La renommée, le CA et les missions pèsent bien sûr très lourd dans la balance, mais tous les services annexes prennent constamment du poids.
A renommée égale, ne seriez-vous pas plus sensible aux sirènes d’une société pour qui votre équilibre vie privée-prie professionnelle entre en considération ? pour qui vous pouvez venir travailler aux horaires qui vous arrangent ? chez qui vous pourriez faire la sieste au bureau ? ou simplement au sein de laquelle règne une atmosphère qui vous correspond ?
Bien-être ET salaire
Si actuellement la tendance dans les médias et dans les enquêtes est de mettre en exergue l’importance de l’environnement professionnel, cela ne doit pas fausser les interprétations. Les salariés veulent être heureux dans un travail qui leur plaît, pour une entreprise dont ils partagent les valeurs… et qui les paie à leur juste valeur.
Le salaire, s’il semble ne plus être le seul ingrédient du cocktail de séduction des entreprises, reste le premier outil de reconnaissance. Et dans le monde du travail, s’il ne fait pas le bonheur, il y contribue.